This text was written for the Booklet of the Yoga Congress of the EUY in Zinal 2025
Abhyâsa et vairâgya illustrés par Le Mahâbhârata
By Yann Le Boucher
L’une des vertus de l’antique épopée du Mahâbhârata est d’illustrer les principes philosophiques du Yoga par une mise en scène aussi réaliste que pittoresque. Cela est en particulier le cas pour les deux notions clés au cœur de ce 52ème Congrès de Zinal.
Abhyâsa et l’exemple d’Arjuna
Arjuna, l’un des héros principaux de l’épopée, incarne abhyâsa par son engagement à devenir un archer hors pair. Sous la tutelle de son mentor Drona, Arjuna ne cesse de pratiquer jour et nuit, surmontant les obstacles avec détermination. Cette discipline inflexible lui permet de développer une compétence exceptionnelle, démontrant que la pratique constante est essentielle pour atteindre la maîtrise.
Vairâgya et les exemples de Bhishma et de Yudhishthira
Bhishma, un autre personnage central du Mahâbhârata, est une figure emblématique du renoncement. En faisant vœu de chasteté pour plaire au roi son père, il semble se sacrifier à un idéal plus noble que celui habituel des ambitions personnelles et des plaisirs charnels. Mais en mettant son histoire en regard de celle de Yudhishthira, un autre des héros majeurs, l’Épopée se plait à nous faire comprendre que le renoncement n’est pas le vrai détachement, cette vertu étant davantage le fait d’une maturité spirituelle que d’un acte sacrificiel.
La combinaison d’abhyâsa et de vairâgya
Pour atteindre l’excellence, il ne suffit pas seulement de pratiquer intensément ; ni non plus de se détacher artificiellement de son humanité. Seul le juste équilibre entre effort et lâcher-prise permet un authentique cheminement en yoga.
Cette leçon intemporelle du Mahâbhârata reste d’actualité. Que ce soit dans le travail, les relations ou la quête d’un développement intérieur, abhyâsa nous motive à persévérer avec diligence, tandis que vairâgya nous aide à rester serein face aux défis et aux imprévus. Ensemble, ils tracent pour nous la route d’une vie harmonieuse et équilibrée au bout de laquelle, tel Yudhishthira escaladant de son vivant la montagne du Paradis, nous atteindrons peut-être à notre tour les sommets glorieux de la spiritualité !

