De retour de Zinal…

Réflexion sur les ateliers de Walter Thirak Ruta lors du 50ème Congrès de Zinal

De retour de Zinal...

par Luísa Gil

Je reviens de Zinal le cœur plein après une semaine consacrée au yoga où, à côté de divers pratiques, débats et réflexions sur le thème du congrès ‘Hṛdaya: la voie du cœur’ et la célébration du 50ème anniversaire de l’événement, j’ai pu partager des moments inoubliables avec des ami.e.s et me plonger dans la nature montagneuse et luxuriante des Alpes, ses glaciers et la Navizence.

Parmi les nombreuses options offertes par le congrès de Zinal (plus de 20 séances par jour!), j’ai décidé d’approfondir mes connaissances en suivant les séances de Walter Thirak Ruta.

Dans cette pratique, qui suit la tradition de Srī Srī Satchidananda Yogi, le Yogi silencieux de Madras, nous commencions tous les matins par une méditation suivie de Sūryanamaskar accompagné de chants de mantra évoquant les 12 noms du soleil (une pratique illustrée sur la quatrième de couverture du livre Offri prima di fruire de Walter Thirak Ruta). Une sorte de rituel qui prépare le corps et nous rend mentalement disponibles pour la découverte.

Comme axe principal de l’investigation et de la découverte que nous ferons tout au long de la semaine, Walter propose ensuite un travail préparatoire à la posture inversée avec appui sur la tête (śīrṣāsana), qui va bien au-delà des aspects biomécaniques et s’oriente vers l’expérience énergétique inhérente à l’anatomie subtile de l’être humain.

Dans le Haṭha Yoga Pradīpikā, verset 3.52 on lit :

‘Au sommet du Mont Méru, il y a une cavité creuse recouverte de neige. C’est là, dit le Sage, que se trouve la Réalité. C’est là qu’est la source de tous les courants descendants (rivières ou nāḍī). De la lune s’écoule le fluide vital, l’essence du corps, c’est pourquoi les êtres humains meurent. Il faut donc arrêter cette déperdition grâce à ce moyen ingénieux, car il n’y a pas d’autre moyen d’atteindre la perfection corporelle’.

Walter rappelle la similitude de la montagne mythique avec les Alpes où nous nous trouvons et fait particulièrement référence à la correspondance symbolique entre le Mont Méru et la colonne vertébrale, avec le sommet de la tête comme point d’appui de śīrṣāsana qui, selon le Haṭha Yoga, permet de conserver le nectar de l’immortalité (amṛta). Ainsi, sous la direction stricte de l’enseignant, nous explorons les possibilités offertes par le corps et développons notre conscience de soi à travers une variété de pratiques.

Dans l’une des séances, Walter dit que c’est parfois dans la difficulté que nous trouvons la meilleure partie de nous-mêmes. En effet, en parcourant le chemin de la connaissance de soi, nous transformons la peur en confiance, nous atteignons le sommet et nous restons en śīrṣāsana.

Le congrès terminé, je me souviens de cette transmission vivante qui rend chaque rencontre unique et impossible à répéter, de la dévotion de Walter Ruta à son maître Srī Srī Satchidananda Yogi, du dévouement personnel discipliné et constant à la pratique, de l’intégration de connaissances allant de l’anatomie et de la physiologie à la philosophie et la mythologie. Je me souviens aussi de sa capacité à s’adapter à chaque moment et à chaque situation, ainsi que sa communication spontanée et authentique et son surprenant sens de l’humour qui inspirent un nombre sans cesse croissant d’adeptes de différents groupes d’âge et de différentes origines dans divers pays, formant une grande communauté dont je fais désormais partie.

Je rentre chez moi le cœur plein, remplie de reconnaissance et d’amour.